Carrières-sous-Poissy libérée 27, 28 et 29 août 1944

Le 27 août 1944 les troupes américaines sont basées à Villennes-sur-Seine et les combats pour la libération de Poissy ont commencé.

CCH02 Poissy 1944

Photo : Antoine EVRARD (Source : http://philgene.free.fr/guerre/guerre-39-45.html).                   
Les canons de la libération ont laissé des traces en cet hiver de 1944. La Senette est en crue.                    

Carrières-sous-Poissy occupée

Les troupes allemandes sont basées à Carrières-sous-Poissy dans une maison en pierres meulière située avenue de l’Hautil à l’angle de la rue Bignon. Les occupants sont des SS en fuite sans commandement véritable. Un Major médecin de l’armée allemande rejoint les troupes de Carrières afin de porter de l’aide à ses compatriotes. assure le commandement immédiat.

Les troupes Allemandes défendent un canon mobile disposé tour à tour à Saint-Blaise (près de l’actuelle Mairie), Avenue de l’Hautil et près du Cimetière de l’Arpent du Prieur, dissimulé sous des cerisiers. Un avion américain fait des rondes afin de repérer le canon qui est aussitôt visé par les chars basés de l’autre côté de la Seine. Cette situation provoque l’arrestation de 6 Carriérois par les SS, vers 16h00, le 27 août 1944.

Après avoir réquisitionné la ferme de Lucien Quennet et fait abattre les oies et les canards afin de se restaurer, les allemands arrêtent : André et Maurice Gaulon, Lucien Goulet, le père Motte, Monsieur Poulallier et Jean Bocquillon. Ils sont emmenés dans un jardin appartenant à Paul-Denis Huet, le Maire de l’époque. Les allemands cherchent des résistants susceptibles d’indiquer la position du canon aux américains. Le Major médecin a été blessé au visage un peu plus tôt par une attaque des FFI près du pont de Poissy.

Alice Laisne donne l’alerte. Lucien Quennet négocie la libération des otages. Le Major en réfère à ses supérieurs, obtient leur libération et ordonne qu’on offre du champagne aux prisonniers. Le Major médecin, qui n’était pas un SS, avait déjà fait preuve d’humanité en libérant des otages et en apportant de la nourriture à des personnes âgées abandonnées à elles-mêmes après l’évacuation de la ville des personnes valides.

Le soulagement est de courte durée : à 22h00, en prévision des combats du lendemain, l’ordre d’évacuer Carrières est donné. Tout civil trouvé après 8h00, le 28 août, sera arrêté et fusillé. L’exode des carriérois commence, durant lequel le frère franciscain Charles-André Givonne est tué à Menucourt.

L’assassinat des frères Tissier

De l’autre côté de la ville, aux Grésillons, la famille Tissier, doit abandonner la ferme, située au bout de la rue des Ecoles (emplacement de l’actuel Espace J et du Bureau Information Jeunesse). Les allemands leur donnent cet ordre après le déjeuner car les canonnades sont de plus en plus menaçantes. La famille se réfugie dans l’Ecole de Filles (actuelle Ecole Pasteur). Lorsqu’à 22h00 l’ordre d’évacuer la ville leur est communiqué, les trois frères, René, Robert et Jacques Tissier, accompagnés de leur grand-père et de Monsieur Merlier, le mari de l’institutrice, décident de retourner à la ferme pour chercher les chevaux et des charrettes. Ils sont arrêtés par une patrouille. Les allemands laissent partir le grand-père. Sur l’Avenue Vanderbilt, Monsieur Merlier parvient à s’enfuir. Les trois frères sont emmenés à proximité du Château Vanderbilt et les allemands font feu. René et Robert, 23 et 19 ans, tombent, morts. Jacques, miraculeusement indemne, se sauve. Les corps atrocement mutilés des deux frères sont installés dans l’ancienne Mairie transformée en chapelle ardente. Le 1er septembre 1944, leurs obsèques rassemblent 5000 personnes et le 12 février 1945, les frères Tissier sont déclarés « Morts pour la France ».

Tissier freres

René et Robert Tissier                                              

Carrières-sous-Poissy libre

La ligne de la mairie n’étant pas coupée, le secrétaire de mairie, dénommé Monsieur Senouillet, renseignait les Américains sur la position des Allemands.

Le 28 août 1944, les troupes de la 5ème division blindée du Capitaine Whitley et les troupes des FFI du Lieutenant Beurotte traversent la Seine. Les combats font rage. Le 29 août 1944, Carrières-sous-Poissy est libérée du joug des nazis.

 

Le 28 août 2024, Carrières-sous-Poissy célébrait les 80 ans de sa Libération : découvrez l'exposition "Carrières et sa libération".

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