un écrivain engagé
Octave Mirbeau, nait le 16 Février 1848 à Trévières, dans le Calvados. Il débute sa carrière de « prolétaire de la plume » en 1873, travaillant comme secrétaire personnel ou « nègre » pour d’autres auteurs. Il accède à la notoriété en 1885 grâce à ses chroniques littéraires. Une longue carrière d’écrivain s’engage, jalonnée de romans, contes, théâtre, chroniques. En 1900 il est au sommet de sa gloire avec « Le journal d’une femme de chambre » et le succès mondial de sa pièce « Les affaires sont les affaires ». Mirbeau est le prototype de l’intellectuel engagé, mettant sa plume au service des combats artistiques, littéraires, politiques ou pour défendre la cause des enfants. Ardent dreyfusard, il paye l’amende d’un montant de 7 555,25 francs, à laquelle a été condamné Émile Zola pour son « J’accuse », paru le 13 janvier 1898 dans L’Aurore. Critique d’art redouté et reconnu, il sacre Monnet, Rodin et Pissarro « génies de leur siècle » et lance de jeunes peintres comme Van Gogh ou Gauguin. Il soutient Maxime Gorky, Ibsen, Alfred Jarry et Oscar Wilde…
Mirbeau réside à Carrières-sous-Poissy de févier 1893 à janvier 1897
LA MAISON
En février 1893, Mirbeau souhaite se rapprocher de Paris et de ses amis artistes. Il achète « le Clos Saint Blaise » (situé à l’emplacement de l’actuel Hôtel de Ville). L’emménagement est long, il est obligé de travailler dans l’écurie. Il écrit à son ami Claude Monnet: « Nous couchons sur des sacs, nous mangeons sur des malles. Et 22 ouvriers dans la maison ! Et pas un coin où se réfugier ». A la même période son ami George Pissaro, le fils du peintre Camille Pissarro, s’installe aux Grésillons.
LE JARDIN
Mirbeau va s’adonner à sa grande passion : l’horticulture. Son jardin enchante les visiteurs. Edmond de Goncourt écrivait: « Dahlias, glaïeuls, des espèces inédites d’iris crées par O. Mirbeau, des graines, croisements, hybridations. Il y avait une sorte de bassin sablé ou poussait des iris importés directement du Japon. » Mirbeau échange graines, racines et boutures avec Monnet, qui lui fournit 3000 tuteurs. Féru d’aviculture Mirbeau élève des poules exotiques dont Alice, sa femme, vend les oeufs à un marchand de Poissy.
LES OEUVRES D’ART
Il reçoit des plâtres de Rodin auquel il écrit « j’ai reçu les admirables plâtres, celui du salon est un peu petit, je crois. » Rodin lui fait parvenir aussi la statuette « Le faune » et offre à Mirbeau son buste, bronze de 32 cm de haut. « Les Tournesols » et « Les Iris » de Van Gogh sont achetés par Mirbeau 1200 francs (3600 euros) « Les Tournesols » sont accrochés dans le salon. Les 2 toiles sont vendues 54 milliards de centimes en 1987, soit soixante mille fois plus cher…
LES INVITÉS CÉLÈBRES
Quelques-unes des plus grandes personnalités de l’époque rendent visite à Mirbeau : Clémenceau, Mallarmé, Rodin, Pissarro, Henry Becque, J. M de Heredia, Lucien Guitry, Anatole France, Zola, Maurice Barres… Ils arrivent par le train à Poissy et Mirbeau va les chercher à la gare.
LA PRODUCTION LITTÉRAIRE
Cette période de sa vie sera marquée par une grave crise conjugale qui lui inspirera la pièce « Vieux Ménage ». Mirbeau s’engage dans la défense des intellectuels anarchistes, il écrit la pièce « Les mauvais bergers », une tragédie prolétarienne rappelant Germinal.
En janvier 1897, il quitte Carrières-sous-Poissy pour s’installer à Paris
Mirbeau se retire à Triel-sur-Seine
A la fin de sa vie Mirbeau, malade, se retire à Triel-sur-Seine. La guerre de 14-18 achève de désespérer ce pacifiste qui n’a eut de cesse de dénoncer l’aberration criminelle des combats. Il meurt, le 16 février 1917, jour de son anniversaire.