Les historiens de la région tentent depuis plusieurs années d'établir les origines de ce pont dont seules subsistent aujourd'hui quelques arches. L’ancien pont partait de la proximité de l’ancien chemin de Beauregard jusqu’à l’église de Poissy.
Ce qui n'est pas chose facile ! Pour certains, il daterait de l'époque romaine, pour d'autres, du XIIe siècle. Ce qui est avéré en revanche, c'est qu'il était fortifié en 1357.
En 1702, il se compose de 37 arches dont 13 sur la chaussée de Carrières, qui s'écrouleront peu avant la révolution. Les arches de pierre qui subsistent aujourd'hui gardent encore les empreintes des solives du pont de bois qui lui succéda par la suite, avant d'être lui même incendié en 1870 pour empêcher l'armée prussienne de passer.
Ce pont de bois fut remplacé par une levée de terre qui disparut lors de la construction du pont actuel. Pendant six siècles, quatre moulins fonctionneront successivement sur le pont :
- le Moulin Miquevert (arche 11) appelé le Grand moulin des Dames ;
- le Moulin Guillemin (arche 12) appelé le petit moulin de Joyenval et plus récemment de la Reine Blanche ;
- le Moulin Duvivier (arche 14) anciennement dénommé le Petit moulin des Dames ;
- et le moulin Doudan ou Thuret (arche 15) anciennement appelé Grand moulin de Soyenval.
À l'aube du XXe siècle, il ne lui reste plus que 19 arches. En 1912, il accueille la voie de chemin de fer, puis les canalisations d'eau qui approvisionnent Carrières. 1944 mettra un point final à son histoire si mouvementée, ponctuée d'épisodes de construction, de démolition et de reconstruction. Ce sera aussi l'année de son dernier cauchemar : le 26 mai 1944, à 17h précises et pendant 10 minutes d'affilée, ce pont séculaire subira les bombardements de 7 vagues de 15 forteresses volantes alliées dans le but de retarder la progression de l’armée Allemande vers le pont de Normandie. Son successeur, l'actuel pont reliant Carrières à Poissy, sera inauguré le 19 juillet 1952.